jeudi 23 décembre 2010

TITAUM chapitre I

Titaum s'arrêta, regarda le ciel, une lueur semblable à un rayon de soleil se détacha de ses yeux.
Son regard, grave et fort, semblait prisonnier de ce corps trop vieux.

Il posa sur le sol un bagage antique, qui contenait les reliques de sa longue vie. Il appuya son corps trop lourd contre un arbre, qui accepta cet intrus comme un ami.
Ses paupières se fermèrent et, à travers elles, il aperçut un enfant au regard grave et fort, prisonnier d'un corps trop jeune.

Des milliers d'images se pressaient en un film intérieur, des images qu'il connaissait déjà, en tout cas qu'il croyait connaître, comme il croyait vivre.
Souvent il se répétait qu'il s'était endormi le jour de sa naissance et, qu'il ne s'était pas encore réveillé.

Bien entendu il provenait d'une famille, mais il ressentait pas ce besoin d'appartenance à un nom, à un milieu, comme ceux qu'il côtoyait.

Non pas qu'il ne comprenait pas, ou cherchait à être différent, "non-on" ! Mais le fait d'être prisonnier d'un corps était largement suffisant pour accepter, en plus, d'être dépendant d'autre chose.

Prisonnier de ce corps, d'un corps, sans cesse cela revenait au Petit Homme, pourtant il n'avait pas à se plaindre. Au contraire !
Le concessionnaire qui lui avait fourni ce "véhicule" ne s'était pas moqué de lui. Il pouvait aller relativement vite, était robuste, tant et si bien qu'il s'était amusé à vérifier les capacités de ses sept sens.

Officiellement on lui en avait permis cinq, mais pour lui, officieusement, il en possédait sept.
- Le fait que les femmes et les païens n'eurent pas le droit à la pensée, jadis, ne lui empêchait pas d'en avoir une, maintenant.
- Le fait de réfuter le plaisir dans l'amour, au point de lui interdire le nom de "sens", était bien sûr le droit de "tous et de chacun", mais il possédait une sexualité et ma foi, il ne la rejetait pas !

Qu'il eût tort ou raison lui importait peu, faisant partie d'un rêve pourquoi se serait il privé ?

Etant donné qu'il était pauvre et que l'on ne prêtait qu'aux riches, il se donna ces deux sens sachant, bien entendu, qu'il ne pourrait pas les rendre !

Titaum édité en 1993

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Super L'ami....